Dalle Comunità del Madagascar
Pour exprimer notre reconnaissance à Mère Yvonne Reungoat, notre Province, Marie Source de Vie – Madagascar, a choisi la Circulaire n° 986 du 24 mars 2019, intitulée : Avec reconnaissance, vivons le temps de l’accueil et de la rencontre : “ A toi, je les confie ! ”. Elle en a approfondi en répondant aux questions. Vu le confinement causé par Covid 19, plusieurs sœurs n’ont pas pu partager le travail avec la communauté éducative.
Cette circulaire se réfère à la situation migratoire qui de plus en plus prend des dimensions planétaires et fait écho au choix de la Province américaine pour la fête de reconnaissance mondiale en 2019. La lecture de cette dernière nous ramène plutôt à la situation des familles, des enfants et des jeunes pauvres autour de nous.
- Comment murir des attitudes personnelles et communautaires ouvertes à l’accueil et à la rencontre ?
Pour murir des telles attitudes, nous sommes appelées à considérer chaque personne comme enfant bien aimé de Dieu, avec le besoin d’être aimée. Il s’agit de faire grandir et renforcer les valeurs humaines et évangéliques comme : l’amour, la confiance en Dieu et dans l’autre, la joie, la bonne humeur, l’ouverture, le dialogue, le pardon réciproque, l’écoute attentive, le regard positif, l’humilité, la docilité et le discernement. Approfondir la connaissance de soi afin de devenir personne authentique, prudente et équilibrée capable de s’accueillir soi-même, d’accueillir et d’accepter l’autre dans sa diversité.
Vivre en profondeur l’union avec Jésus Eucharistie et mettre en pratique sa Parole : « qui accueille l’un de ces petits m’accueille » ; approfondir les rencontres de Jésus dans l’évangile et les imiter dans nos différentes rencontres. Soigner la prière personnelle et communautaire selon nos engagements. Prendre conscience de la présence de Jésus dans l’autre, d’écouter l’autre et savoir qu’il a quelque chose à nous apporter.
Prendre conscience d’être communauté qui accueille, organise et invite à la prière. Communauté qui va à la rencontre des autres, dépouillée, en évitant les préjugés, surmontant ainsi les peurs. Savoir instaurer un dialogue ouvert pour accueillir et établir une bonne et vraie rencontre, sans défense, mais dans la disponibilité à un échange pour une nouvelle relation.
Vivre l’esprit de famille, l’esprit synodal et avoir des yeux ouverts sur la réalité, connaitre les besoins des gens, leurs attentes et être capable de nous interroger sur comment faire face à une situation spécifique, évitant ainsi l’indifférence ou l’habitude. Oser risquer quand il s’agit du salut de la personne et de sauvegarde la vie. Avec un regard positif et humilité selon Mère Mazzarello, on peut y arriver.
- Quels choix sont à faire, en synergie avec des institutions, des associations, des mouvements, des organismes d’Eglise à divers niveaux, pour qu’à tant de frères et sœurs, surtout s’ils sont mineurs, soit rendue la joie d’être reconnus dans leur dignité de fils de Dieu et leur soit permis de regarder la vie avec espérance et sérénité ?
Les choix à faire pour que soit rendue aux frères et sœurs, la joie d’être reconnus dans leurs dignités de fils de Dieu et leur soit permis de regarder la vie avec espérance et sérénité. D’abord, le choix d’éduquer intégralement les plus pauvres et démunis pour promouvoir leur vie, non seulement à travers l’enseignement générale et la formation professionnelle, mais surtout par la transmission et approfondissement de la foi à travers la catéchèse, le témoignage de vie, l’animation et implantation de notre spiritualité dans les différentes associations dans l’Eglise.
Le travail en réseau avec les différents membres de la CE, avec d’autres institutions et organismes comme l’Eglise, la Caritas, les Congrégations religieuses, la Plateforme et le Réseau de Protection de l’enfant, en partageant avec eux notre charisme et notre style d’éducation.
La sensibilisation des enfants, des jeunes et nos collaborateurs à la gratuité, aux gestes de partage, au respect de la dignité de la personne, non seulement pendant le temps fort, tels que l’avent et le carême, mais dans le quotidien. Inculquer ces valeurs à travers des activités spécifiques, comme la formation sur le droit de l’homme, l’accompagnement des jeunes dans la proximité, l’encouragement, l’orientation vocationnelle, afin qu’ils découvrent les valeurs et les sens de la vie.
La disponibilité à se donner en tant que communauté, à faire quelques choses de plus et de ne pas rester toujours sur ce qu’on faisait avant pour repérer et venir en aide à ceux qui en ont vraiment besoin. Nous aider avec courage et confiance à écouter la voix de Jésus : « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe ! » (Ap 3,20).
- Sommes-nous disponibles selon nos possibilités à répondre aux nouveaux appels qui nous viennent des sœurs et des frères en situation des besoins ?
Dans notre mission, nous sommes entourées par des multiples visages d’enfants, de jeunes et diverses personnes et nous sommes là présentes avec eux. C’est la réponse à l’appel du Seigneur de sauver les âmes. Nous sentons le désir de les aider à affronter leurs réalités de vie et nous pouvons dire que nous sommes disponibles à répondre à leurs appels, par la prière, l’aide concrète selon nos possibilités, les conseils et l’encouragement.
Devant les situations dramatiques des gens, nous continuons à nous dépenser en mettant à l’écoute, donnant ainsi la valeur à la personne, même sans réponse attendue. Nous nous sentons limiter et incapables d’affronter certaines réalités qui exigent un accompagnement et une éducation spécifiques, il nous faut de la créativité, de l’attention, pour faire nôtre la consigne « A toi je les confie ». Nous portons ces gens avec leurs réalités dans la prière, les confiant au Seigneur et à la Vierge Marie. En les demandant de faire autant.
Nous devons par ailleurs être attentives à secourir les vrais nécessiteux, en particulier les enfants, les jeunes et les collaborateurs. Devant la pauvreté des gens, nous expérimentons aussi que nous ne pouvons pas toujours répondre à leurs besoins selon ce qu’ils attendent, mais le peu que nous pouvons faire, nous le faisons avec amour. Nous nous efforçons aussi à « apprendre à pêcher » à nos collaborateurs et non seulement à leur fournir de l’aide matérielle.
- Croyons-nous que c’est seulement en vivant une constante et profonde communion avec le Seigneur Jésus que nos communautés peuvent devenir des lieux d’accueil, de rencontre, d’écoute authentique ?
« Seul Jésus peut transformer notre cœur en un lieu de rencontre, d’écoute, d’accueil sincère et peut nous aider à scruter avec « un regard contemplatif » le scénario captivant et complexe de notre monde. » (Circ. 986 »
Si le Seigneur est le centre de notre vie, la communauté peut devenir un lieu d’accueil, de rencontre et d’écoute authentique, car « en dehors de lui, nous ne pouvons rien faire ».
Nous croyons qu’en vivant la profonde communion avec Lui nous devenons capables d’accueillir l’autre, de vivre les valeurs humaines et de poser des gestes d’humanité. La prière ouvre l’esprit et le libère de tout préjugé. Dieu lui-même est communion et qui est en communion avec lui sera capable d’être en communion avec les autres. Si la présence de Dieu est en moi, je me sens attirer par les autres en qui je vois la présence de Dieu. Tenant compte de la présence de Dieu dans l’autre, il sera facile de le respecter, l’accueillir et l’écouter. Rencontrer l’autre c’est rencontrer Jésus. D’autre part, cela exige de nous aussi une conversion continuelle, sachant qu’avec nos faiblesses et nos péchés, nous brisons facilement cette communion.
C’est le Seigneur qui est notre force, source de tout. Cela exige à chacune l’engagement dans la croissance à se laisser transformer par la rencontre avec le Seigneur.
La communion profonde avec Dieu nous aide à avoir un nouveau regard qui est le regard de Dieu et nous fait avoir un cœur humble et simple pour voir et sentir la présence de Dieu dans chaque personne.
- Sommes-nous convaincues que nous ne pouvons pas présumer nous ouvrir à « ceux qui sont loin » si avant tout, nous ne nous laissons pas être partie prenante de la vie et des nécessités des « proches » ?
Nous en sommes bien convaincues. Avant tout, nous devons être partie prenante de la vie de nos sœurs et de leurs besoins. Personne n’a choisi de se retrouver ensemble, mais c’est l’obéissance qui nous a réunies. Il est donc important d’avoir patience entre nous. Nous voulons vivre le présent, et à l’exemple de Mère Mazzarello, appliquer le « ici et maintenant », avec la capacité d’accueil, de confiance, sens du pardon et en acceptant aussi l’aspect de la souffrance et de le vivre comme un don de Dieu. Nous devons nous rendre compte que nous sommes là pour un même but et dans l’humilité, accepter que l’autre soit don pour moi et que je sois un don pour elle et que nous devons regarder le côté positif pour nous aider à aimer.
Dans notre mission, nous sentons que ce sont les enfants, les jeunes et nos collaborateurs dans notre milieu éducatif quotidien qui sont nos proches. Et nous faisons ce que nous pouvons pour être plus proche d’eux en valorisant surtout nos rencontres quotidiennes avec eux et à chercher des moyens pour aller à leurs rencontres comme faire la visite à domicile si c’est possible.
Quand la personne ne se sent pas accueillie par ses proches, elle va aller dehors, plus loin. La force de la technologie est risque, parfois, par la force des réseaux sociaux, on se laisse tenter de se rendre plus proches de ceux qui sont loin et qui ne nous dérangent pas, plutôt que ceux qui sont à nos côtés. C’est pourquoi, il est très important que chacune s’engage à accueillir bien l’autre, ce qu’elle est et ce qu’elle apporte.
Tout cela, ne nous empêche pas d’être ouvertes et attentives à ce qui se passe à l’extérieur et à connaître la réalité du monde pour les porter dans nos prières.
